BERBERES
Singulière et plurielle, la culture berbère est l’une des plus anciennes mais aussi des plus méconnues et des plus menacées de l’Afrique du Nord. Imazighen (pluriel de Amazigh, « homme libre » ), ainsi que l’on devrait les nommer pour éviter le terme colonial de berbère, occupent un vaste territoire allant de la Mauritanie jusqu’à l’oasis de Siwa en Egypte, en passant par le Maroc et l’Algérie. Ces deux pays abritent notamment les plus importantes tribus des peuples Amazighs, ces mêmes peuples qui forment une ethnie autochtone et dont les membres sont répartis sur l’ensemble de cette région étendue du nord du continent. Ils sont Touaregs, Rifains, Kabyles, Chleuhs, Chaouis… Malgré de nombreuses différences, ils se rassemblent tous autour d’une culture transversale aux communautés : une organisation sociale relativement démocratique, le lien indéfectible à la terre, le sens de la communauté, le rapport au sacré, l’hospitalité et, bien sûr, la volonté d’entretenir leur diversité culturelle ainsi que la langue.
Ne s’inscrivant dans aucune logique d’États-nations, nomades ou sédentaires, musulmans, chrétiens ou juifs, les berbères et leur culture sont suspectés d’hérésie par les pouvoirs nord africains. Les nombreux projets d’acculturation ont toujours fait qu’ils sont souvent opprimés, dispersés, voire persécutés . Toutefois, pour ces peuples paisibles et qui ont rarement connu le plein exercice de leur droit existentiel, rester profondément attachés à leurs traditions en a toujours été le moyen d’encrage pour faire face au dangers de déracinement et d’annihilation. Ils revendiquent leur identité que composent la culture et la langue amazighs. Il s’agit bien là d’un acte de résistance contre l’assimilation et l’oubli auxquels ils sont constamment assignés.